Les carrières d'un navigateur. Albert Ier de Monaco et la mer (1848-1922)

Carte blanche au Comité Albert Ier

La mer est plurielle pour le prince Albert Ier. Porteuse d’émotion, désir de rivage de l’enfance, elle devient rapidement le cœur de son œuvre. Par-delà la passion du yachting de la Belle Époque, la navigation est une activité sérieuse pour le Souverain. Commandant plusieurs navires, organisant 28 campagnes scientifiques de 1885 à 1915, s’entourant des meilleurs savants, explorant les différents fonds jusqu’aux abysses, porté par les enjeux de la connaissance du vivant, prélevant pour les besoins de la collection, observant grâce aux progrès de l’instrumentation ; il est un véritable pionnier et propagateur de l’océanographie. La mer qu’il sait mettre en récit est aussi le cadre de voyages et de rencontres pour un prince humaniste qui, à l’occasion des régates de Kiel, à partir de 1898, dans une diplomatie informelle portée par un idéal de paix, tente une médiation entre la France et l’Allemagne. Enfin, le prince pressent la nécessité de la préservation de la biodiversité des océans, dénonçant notamment les méfaits de la surpêche dans son célèbre Discours sur l’Océan (Washington, 1921) qui résonne avec nos enjeux contemporains.