Les amants de Coyoacan : Frida Kahlo et Léon Trotski
En janvier 1937, Frida Kahlo, mariée au peintre Diego Rivera depuis neuf ans, n’a pas encore trente ans. Le couple bat de l’aile. Aux infidélités de Diego répondent celles de Frida.
La jeune femme n’est pas heureuse, elle commence à boire, revenue d’une fugue à New York elle songe même à se suicider. Pourtant un événement essentiel va bouleverser sa vie : l’arrivée de Trotski et de sa femme Natalia, lesquels viennent de se voir enfin accorder l’asile politique. Diego et Frida les accueillent à la Casa azul. Très vite une amitié s’installe. Les deux couples s’entendent. Trotski n’a pas encore 60 ans. Une certaine allure, une vraie prestance, un charisme indéniable. Frida l’appelle « Barbichette » ou « Le Vieux », mais lui fait la cour. Par jeu ? Pour mesurer son pouvoir de séduction ? Toujours est-il que le révolutionnaire au regard d’acier, à la chevelure argentée et à la barbe blanche tombe dans le panneau. Délaissant la rédaction de ses discours, sa biographie de Lénine, affolant ses gardes du corps, il glisse des billets enfiévrés dans les livres qu’il offre à Frida, lui donne des rendez-vous secrets, lui parle en anglais parce que sa femme ne comprend pas cette langue, escalade le mur de sa maison avec une échelle, s’enfuit avec elle dans l’hacienda de San Miguel Regla. Plus qu’une idylle, une passion dévorante naît entre eux deux. Frida sera le dernier grand amour de Léon Trotski. Bien des années plus tard, elle confiera à une amie que sa rencontre avec Trotski fut l’ « une des meilleures choses qui lui soit arrivée » et que cette période fut l’une des plus fécondes de sa vie de peintre.