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Le soleil, premier bien commun

Carte blanche aux éditions Le Pommier

Fernand Braudel remarquait le rôle unificateur de la mer Méditerranée : « Au cœur de cette unité humaine jouent une puissante unité physique, un climat unificateur des paysages et des genres de vie » ; « il n’est pas indifférent pour l’histoire de retrouver à peu près les mêmes climats, les mêmes rythmes saisonniers, la même végétation . ». Une seule mer, un seul climat ; la mer semble avoir été un facteur d’unité physique et culturelle. On retrouve ce potentiel unificateur dans les discours sur le soleil. Le soleil, comme la mer, a pu jouer un rôle de cohésion, constituer un facteur d’unité capable de transcender les différences. Là où la mer semble être un facteur d’unité empirique et matériel, par le commerce et la circulation, le soleil est davantage un facteur d’unité spirituel, instrumentalisé à des fins humaines.
Nous retracerons l’histoire du soleil comme valeur d’unité politique et religieuse utilisée par différents pouvoirs pour asseoir leur légitimité. Nous aborderons les exemples du culte d’Aton et du culte du Sol invictus ; à chaque fois, le soleil est le principe de communauté capable de remédier aux problèmes de légitimité du pouvoir. Mais c’est aussi à chaque fois son caractère abstrait qui séduit, c’est une « savante spéculation » (Paul Veyne) : ce n’est pas un objet anthropomorphique et il peut donc symboliser la transcendance et la toute-puissance sans froisser les croyances locales.
À l’heure où l’on parle beaucoup d’une perte des repères collectifs, il est intéressant de remonter aux moyens utilisés pour tisser des références communes et faire communauté lors des grandes crises du passé.

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Le soleil, premier bien commun
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