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Le match de boxe Dempsey-Carpentier sous le prisme des relations internationales.

Carte blanche aux éditions Nouveau monde

Il y a un siècle, le 2 juillet 1921 à Jersey-City près de New-York, le boxeur français Georges Carpentier disputait le titre de champion du monde des poids lourds à son homologue américain Jack Dempsey. Miroir des rancœurs et des inquiétudes d’après-guerre, cet affrontement dépassa le simple champ sportif pour s’inscrire sur l’échiquier complexe des relations diplomatiques. Par-delà l’enjeu athlétique, dans une métaphore saisissante de la guerre, Carpentier et Dempsey apparaissaient, aux yeux de leurs nations respectives, comme des ambassadeurs du muscle, sorte d’hoplites des temps modernes. Hantée par le spectre d’un déclin imminent, la France, exsangue et amputée d’un million et demi de ses enfants, espérait le succès de son idole, pour prouver à son ex allié, qui avait contribué à la victoire sur l’ennemi germanique, qu’elle était encore capable de se battre et de triompher. Usant généreusement de clichés antiaméricains, une pléthore de journalistes, écrivains et autres hommes politiques érigeaient alors Carpentier en représentant de l’ancienne Europe civilisée, ultime rempart face à l’impérialisme menaçant de l’Ogre yankee. De l’autre côté de l’Atlantique, la victoire du vif et puissant Dempsey sonnait comme une évidence. Dans une pratique aussi martiale et virile que la boxe, le succès inéluctable du Tigre de Manassa confirmerait à la planète entière la nouvelle hégémonie de la jeune Amérique sur le vieux Continent décadent.

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