L'Antiquité tardive (IIIe-VIIe siècles ap JC), une époque d'innovations techniques méconnue
Carte blanche à l'Association pour l'Antiquité Tardive
La période qui s’étend du IIIe au VIIe siècle dans le bassin méditerranéen, ou Antiquité tardive, est souvent perçue comme une époque de stagnation économique et technique, voire comme une phase de déclin généralisé. Sans nier les effets négatifs sur le progrès technique des transformations survenues alors dans l’économie ou l’administration de l’Empire romain, les participants à la table ronde proposée par l’APAT souhaiteraient montrer la vitalité de la civilisation antique tardive et son adaptation constante aux contraintes nouvelles pesant sur les sociétés méditerranéennes.
La table ronde abordera trois thèmes principaux. Le premier sera consacré à une présentation des innovations qui ont répondu aux conditions nouvelles de la gestion des territoires impériaux (modifications des techniques administratives, fiscales et juridiques), de la défense de l’État romain (transformation des armements et des techniques de guerre), des besoins de la communication, en particulier religieuse, à destination de la population. Le second thème sera consacré aux innovations « du quotidien », qui touchent tant à l’exploitation des ressources (évolution de l’outillage agricole, diffusion du moulin à eau) et aux déplacements (transformations des techniques de construction navale, généralisation de la voile latine ou de l’astrolabe) qu’aux vêtements ou à la cuisine (modification des instruments et des modes de cuisson). Enfin, les participants se concentreront sur les mutations de la parure monumentale urbaine, en particulier les enceintes, les bâtiments publics civils et religieux, leurs modes de construction et de décoration, qui offrent de parfaits exemples de la conjonction opérée entre modèles centraux et innovations locales pour répondre aux nouveaux besoins collectifs, civils, militaires ou religieux de la cité antique.
Les participants s’attacheront à proposer des explications possibles aux différentes innovations dont il sera question – contraintes militaires, économiques ou environnementales, choix culturels, transferts entre civilisations, préservation des ressources intellectuelles et humaines propices à une pensée technique – et à montrer leur distribution et leurs succès inégaux selon les domaines matériels et les espaces géographiques.
