La ville fasciste entre hier et aujourd'hui
Si, comme le dit Roland Barthes, « la cité est un discours et ce discours est véritablement un langage » ( R. Barthes, 1970), qu’en est-il aujourd’hui du langage de la ville fasciste ?
D’une part les villes nouvelles - ainsi appelées sous le Fascisme - ont été construites pour répondre à un certain fonctionnalisme. Créer des espaces de vie, élargir les rues, assainir le territoire, sont alors autant d’arguments avancés sur le continent comme dans les territoires coloniaux. Mais elles possèdent aussi et surtout un contenu sémantique très fort. Elles proposent un modèle social et répondent à une idéologie politique qui fait de l’architecture son vecteur le plus pérenne. Ainsi, ce langage puissant s’exprime toujours dans l’espace actuel et constitue pour certains chercheurs une « agression fasciste » problématique (R. Ben Ghiat, 2017).
Cette table ronde se propose d’observer la circulation du modèle de la ville nouvelle dans une perspective internationale pour questionner la façon dont a été affronté cet « héritage difficile » dans divers pays (S. Macdonald, 2008). Elle réunira historiens et historiens de l’art autour d’une réflexion interdisciplinaire au sujet des objets artistiques et urbains du fascisme, dans l’espace italien et colonial : comment les artistes contemporains et les historiens parviennent à déconstruire un système idéologique qui perdure dans l'architecture ? Qu'est-ce que le travail plastique apporte à la réflexion patrimoniale ? Est-ce que l’intégration de la réflexion artistique et historique peut nous aider à repenser l’héritage du fascisme aujourd’hui et ses conséquences sur la conscience collective ?