La performativité du tableau d'autel à la Renaissance des Flandres à l'Italie
Carte blanche au CESR de Tours
La table-ronde s’interrogera sur les formes que prend la performativité de l’image de tableau d’autel à la Renaissance entre les Flandres et l’Italie. Les images ayant pour fonction d'orner les autels sont en effet à considérer comme les plus importantes, tant du point de vue de leurs transformations structurelles propres que du point de vue de leur présence et de leur déploiement à l'intérieur de l'espace ecclésial. Dans les Flandres et le Nord de l’Europe, le polyptyque prévaut jusqu’à une date tardive, tandis que vers 1430 apparaît, grâce à Fra Angelico, dans la péninsule italienne une image au champ unifié, la pala quadrata, prototype de l’image-écran. Or, pour l'époque moderne, l'étude des qualités performatives ou agissantes des tableaux d’autel, et de son rapport à l'espace sacré est bien souvent négligée. Plusieurs termes sont employés dans le champ des visual studies pour définir l’effet des images : performativité, agentivité, puissance, efficacité, efficience/efficialité. Nous choisissons par commodité de parler de performativité. Il s’agira de repenser le tableau d’autel du point de vue de sa qualité d’image-objet (J. Baschet, J.Cl. Schmitt) et dans sa dimension de dispositif performatif alliant peinture et sculpture.
La table-ronde explorera ainsi les relations entre fonction de l’image et théologie de l’image à la Renaissance en s’intéressant à la question de la piété visuelle. Elle s’intéressera aux relations que les images de tableaux d’autel entretiennent avec les pratiques liturgiques et dévotionnelles courantes, et avec celles, plus exceptionnelles, comme les Mystères sacrés ou sacre rappresentazioni. À partir d’études de cas, elle analysera enfin de façon concrète les moyens plastiques que les artistes mettent en œuvre pour développer l’efficacité de l’image – notamment par le biais des notions de parcourabilité visuelle, de topographie spirituelle dans l’image et par l’étude des rapports entre l’image peinte, son cadre et l’espace ecclésial.