La Méditerranée : espace de contacts et de conflits
Le programme de 2nde invite à visiter à nouveau cet espace qui fit l’objet il y a quelques années d’un chapitre des programmes du secondaire et de plusieurs questions de concours. Loin d’être un espace figé et immuable, séparant les entités politico-religieuses chrétiennes et islamiques d’une part ou latine et grecque d’autre part, la Méditerranée au contact de puissances et d’influences multiples, est traversée tout au long du Moyen Âge par des pèlerins, des voyageurs, des marchands, des combattants. Cet espace, que les géographes musulmans sont les premiers à concevoir comme tel au IXe s., est parcouru par les hommes et les marchandises, permet les contacts et les circulations, sans nier les rivalités et les conflits qui ont pu motiver les individus et les États. Mais la conquête islamique aux VIIe-VIIIe s. puis les croisades et la riposte musulmane du XIe à la fin du XIIIe s., loin de mettre un terme aux échanges commerciaux, ont dynamisé davantage les flux de toutes sortes. Il s’agit donc ici, à la lumière des évolutions récentes de l’historiographie et des sciences sociales, d’envisager la Méditerranée comme lieu de passage, interface permettant les co-constructions, notamment culturelles, plutôt que délimitant des territoires hermétiquement cloisonnés ou systématiquement clivés. Si la violence n’était pas absente des relations entre les différents acteurs des mondes sociaux méditerranéens médiévaux, l’historien doit se départir des analyses classiques qui faisaient la part belle à la « tolérance », la « convivence » ou l’affrontement irréductible pour repenser un espace riche et pluriel, marqué parfois concomitamment par les échanges et les antagonismes.