La France de la IVe République, une inscription dans l’Europe et dans le monde

Carte blanche proposée par Histoire@Politique (revue du Centre d'histoire de Sciences Po) Longtemps mal aimée et mal connue, la IVe République reste aujourd’hui encore marquée par une légende noire, principalement liée à l’impuissance de ses gouvernements face à la guerre d’Algérie. Si cette représentation possède sa part de vérité, s’en contenter empêche de saisir les dynamiques de modernisation politique, économique, sociale et culturelle que connaît alors la France. Cette carte blanche de la revue Histoire@Politique donne la parole à des historiennes et à des historiens qui renouvellent profondément notre lecture de la période. Les nouveaux regards qu’ils portent sur le régime sont rendus possible par la mobilisation d’approches transnationales, impériales et européennes. L’attention portée aux jeux d’échelles leur permettra ainsi de mettre en lumière l’appropriation par les patrons du Nord de savoir-faire économiques inspirés des pratiques de leurs homologues états-uniens, mais aussi belges et espagnols avec lesquels ils entretiennent des affinités religieuses. Dans le cas central de la politique étrangère, les chercheurs montreront également que tous les engagements du pays ne relèvent pas de logiques de Guerre froide. Face aux deux grandes puissances, les décideurs français disposent de marges de manœuvre dont ils usent pour construire l’Europe sans défaire l’État. La table-ronde reviendra sur la prégnance de ces enjeux européens en soulignant les craintes d’une partie de l’opinion à l’égard du rapprochement avec l’Allemagne de l’Ouest. Dans une période marquée au fer rouge par la violence des décolonisations, il s’agira enfin de réfléchir aux possibles non advenus de l’histoire impériale française de l’après-guerre en rappelant que des solutions autres que la répression ont pu être envisagées.