La fin de la "fin de l'histoire" en économie

La fin de la Guerre froide et la chute du Mur de Berlin ont marqué le début d’une période non seulement de grande stabilité géopolitique mais aussi de stabilité économique dans un contexte de forte accélération de la mondialisation. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la remise au goût du jour au début des années 1990 du concept hégélien de « Fin de l’histoire » a coïncidé avec l’avènement de la croyance en la fin du cycle économique et de l’inflation. Une « Grande Modération » économique a en effet prévalu pendant près d’une trentaine d’année, traversées par des crises d’origine financière affectant temporairement le seul côté demande. Toutefois, depuis le début de la décennie 2020, la succession et l’ampleur de chocs pandémiques, géopolitiques, énergétiques et commerciaux marquent une rupture avec les conditions favorables à l’offre prévalant jusqu’ici, avec notamment le retour à une instabilité et à une fragmentation conduisant à privilégier la sécurité sur l’efficacité. Cette rupture survient à un moment où l’Europe était déjà confrontée à de grands défis séculaires, comme le vieillissement de sa population, la transition climatique, la numérisation et l’endettement public. L’an dernier, le rapport Draghi avait d’ailleurs alerté sur le « défi existentiel » auquel l’Europe était confrontée. Aujourd’hui, la mise en question de l’ordre international et du multilatéralisme rend encore plus urgente la réponse européenne à ces défis. Il y a aussi simultanément une attente accrue d’Europe de la part des entreprises et des investisseurs internationaux à la recherche de diversification. L’Europe dispose d’atouts insuffisamment exploités pour répondre à cette attente. Ce faisant, l’époque troublée actuelle pourrait devenir un « moment européen ».

Media

La fin de la "fin de l’Histoire" en économie
Audio file

Partenaires

Château Royal de Blois
6 Place du Château - 41000 Blois