La culture, ça sert aussi à gouverner (XVIIIe-XXIe siècles)

Bien avant la mise en place de politiques culturelles qualifiées comme telles, les pouvoirs ont perçu les avantages qu’il y avait à gouverner ou à orienter la culture. Celle-ci, entendue au sens le plus large et envisagée à toutes les échelles, du local au global, s’est avérée une arme de choix dans la panoplie de tout dirigeant ou de tout aspirant à gouverner. Ce sont les différentes modalités de ces usages qui seront envisagées dans le cadre de cette table ronde. Celle-ci réunira plusieurs auteurs du dossier « La culture, ça sert aussi à gouverner » de la nouvelle revue de l’Association pour le développement de l’histoire culturelle intitulée Revue d’histoire culturelle (XVIIIe-XXIe siècles). Seront en particulier abordées les manières dont les gouvernants veillent à fournir à la population un décorum, un imaginaire et une imagerie comme des ressources de sens. Seront également étudiées la volonté de ces mêmes gouvernants de contrôler l’expression et les manières dont ils s’y prennent, de la simple injonction à la censure la plus sévère. Au-delà de l’étude des discours vantant les mérites de tel ou tel dirigeant, les intervenants s’attacheront à analyser les instruments utilisés : subvention, réglementation, labellisation… voire, dans certains cas, coercition. Le tout sera traité sous un double angle. Un angle théorique permettra d’affiner les notions de politiques symboliques, d’arts de gouverner, de gouvernement par les médias, de politiques culturelles. Un angle plus pratique sera aussi proposé. Les démonstrations prendront appui sur des éclairages précis : cas d’emblèmes, de monuments et de rituels pris sur plusieurs continents ; presse au milieu du XVIIIe siècle considérée comme instrument de pouvoir ; couples formés par les présidents de la République et les ministres de la Culture sous la Ve République en France vus comme autant de déclinaisons des arts de gouverner ; usage par les communistes de la culture via le cas emblématique de Jack Ralite.