Joseph Darnand, le « bourreau des Français »
À l'occasion de la publication de l'ouvrage : Joseph Darnand - De la gloire à l'opprobre d'Éric Alary (Perrin)
Parmi des centaines d’ouvrages consacrés à la Seconde Guerre mondiale, et plus particulièrement aux dirigeants de la Résistance et de la Collaboration entre le régime de Vichy et les nazis, il manquait un ouvrage sur la vie de Joseph Darnand, un personnage au parcours singulier, celui qui le conduit devant un peloton d’exécution en 1945. Sa biographie permet d’observer la société française vivant sous l’occupation, dans l’angoisse et les humiliations, les privations et les vengeances. Comment devient-on Joseph Darnand ?
Joseph Darnand, un Français ordinaire et frustré, a connu la gloire d’un sergent de 21 ans, grand patriote et jeune « aventurier », en 1918, pour avoir brisé les lignes allemandes en plein jour et pour avoir permis à la France de gagner la bataille conduisant à la Victoire. En 1940, il fait la Une de Match, après avoir espionné un poste allemand et ramené le corps sans vie de son meilleur ami, sur son dos, sous le feu ennemi. Un choc.
Admirateur fou de Pétain, il le suit dans une spirale mortifère, gagnant sans rechigner le camp de la collaboration et du collaborationnisme, après avoir tenté de se ranger en se mariant et en dirigeant une entreprise niçoise de transport. Darnand est l’artisan principal de la création du Service d’ordre légionnaire (SOL), puis est nommé chef de la criminelle Milice. Il devient bientôt « le bourreau des Français », ordonnant des massacres de résistants et des opérations mises en place avec les SS.
Il devient lui-même officier de la SS en 1943, après tenté de convaincre Jean Moulin de lui faire intégrer les rangs de la France combattante. Irréel.
Darnand devient in fine le « ministre » de l’Intérieur d’un régime de Vichy aux abois. De la gloire à l’opprobre, Darnand incarne le mal absolu aux yeux des Français.