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Les Cartes Blanches

Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas

Carte Blanche à l'Institut François Mitterrand

« Je crois aux forces de l’esprit. Je ne vous quitterai pas. » C’est par ces mots que François Mitterrand devait conclure, le 31 décembre 1994, ses derniers vœux aux Françaises et aux Français. Quel était le rapport de François Mitterrand, non pas à la religion, mais à la foi ou à la spiritualité ? Éveillaient-elles en lui seulement une curiosité, peut-être assouvie par la lecture assidue des biographies de mystiques, la connaissance approfondie des prophètes peuplant l’Ancien Testament, et une réflexion continue sur le mystère du passage de la vie à la mort, sur le « comment mourir » ? « La mort peut faire qu’un être devienne ce qu’il était appelé à devenir », écrivait-il en 1995 dans sa préface au livre de Marie de Hennezel, La Mort intime ; « elle peut être au plein sens du terme un accomplissement ». Selon lui, en tout cas, le rapport à la mort était inséparable du goût de vivre et le lien était établi entre morts et vivants. Mais une seconde question s’impose aussitôt : en quoi cette philosophie de la vie et de la mort a-t-elle influencé son action politique à la tête de l’Etat ? Peut-on la distinguer de son rapport à la mémoire et à l’histoire ? François Mitterrand ne disait-il pas que, des lieux où s’étaient déroulés de grandes batailles, des événements marquants, montait une onde que l’on pouvait capter ? Quelle conception de l’articulation des destins individuels et collectifs tirait-il de sa passion pour l’histoire ? Et que révèlent de cette conception les hommages officiels rendus aux « grands hommes », les communiqués de condoléances aux cérémonies de « panthéonisation » auxquelles il a présidé ?

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Je crois aux forces de l'esprit. Je ne vous quitterai pas.
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