Images, puissance et cohésion dans l’armée de terre

Carte blanche à la revue Inflexions

Pour les armées, et l’armée de terre en particulier, « La puissance de l’image » pourrait se décliner aisément en étudiant l’emploi des arts au profit de l’art guerrier. Utilisation de la peinture, comme dans le salon des batailles à Versailles, utilisation de la photographie ou du cinéma pour la propagande durant les deux conflits mondiaux ou la guerre d’Algérie.

La revue Inflexions propose de choisir une autre voie. Pour les militaires, en effet, l’image, l’apparence, est fondamentale pour souligner la puissance des armées, la cohésion des unités et donc inspirer le respect parfois la crainte. Mais l’image peut aussi être un moyen pédagogique tant pour les lettrés que pour les illettrés. Ainsi le dauphin a-t-il pu profiter d’enseignements précieux grâce aux Plans et Reliefs ou au Traité de l’attaque des places de Vauban. Les soldats de la République apprenaient le maniement des armes en observant leur mouchoir de dotation. L’image est aussi un moyen de glorifier les chefs victorieux, la troupe qui s’est bien battue ou bien de stimuler l’ardeur patriotique comme l’a si bien fait Édouard Detaille après la dure défaite de 1870. L’image transmet aussi l’impression de puissance du pouvoir politique.

C’est pourquoi Inflexions aimerait traiter le thème 2018 sous trois angles principaux. Le premier expliquerait comment le cérémonial militaire, d’essence guerrière et combattante, est arrivé à honorer de grandes figures civiles et pacifiques de la République dans la cour des Invalides. Ce qui semble abscons porte pourtant une grande signification qu’il est bon de décortiquer. Dans le même ordre d’idée, l’uniforme mérite d’être décrypté dans son évolution des ors de l’Empire à la discrétion du camouflage de la tenue de combat. Mais si le cérémonial bénéficie de l’apparat de l’uniforme, il est magnifié par son environnement. L’architecture militaire reflète alors une importance capitale tant du point de vue de l’emploi quotidien que des symboles qu’elle permet d’exhiber.