« Ils voulaient des bras et ils eurent des hommes. » Politiques du travail et immigration en France au XXe siècle
Carte blanche à la Société française d’Histoire politique (SFHPo)
« Ils voulaient des bras et ils eurent des hommes », disait l’écrivain suisse Max Frisch. Et des femmes, pourrait-on ajouter. Tout au long du XXe siècle, l’immigration devint progressivement en France un phénomène total, qui dut être pris en compte comme tel, mais la dimension liée au travail demeurait si prédominante que les autres aspects lui étaient subordonnés. L’expression de « travailleur étranger » ou « immigré » sonne ainsi tout au long du XXe siècle comme un pléonasme. De la figure du mineur polonais, du casquettier juif d’Europe de l’Est ou du saisonnier italien du début du siècle à celle du travailleur sans-papier, une constante demeure : les étrangers venus travailler en France occupent l’espace incertain qui sépare les logiques du marché de l’emploi et le souhait permanent de régulation manifesté par l’État. Cette table-ronde proposée par la Société française d'Histoire politique (SFHPo) souhaite donc de revenir sur les principes, les acteurs et les grands moments qui marquent les politiques du travail immigré.