Harkis, pieds-noirs, les non-dits de l'histoire coloniale
On pense en général qu’en 1962, tous les Pieds-noirs – soit un million de personnes - auraient quitté l’Algérie. Une seule alternative se serait offerte à eux : « la valise ou le cercueil ». Quant aux harkis, ceux qui n’auraient pas eu la chance de fuir auraient forcément été « massacrés ». Mêlant enquête de terrain et recherches dans les archives, Pierre Daum rappelle que 200 000 Pieds-noirs n’ont pas quitté l’Algérie en 1962. En ce qui concerne les « harkis » (terme pris au sens large et comprenant tous les Algériens qui s’étaient trouvés du côté de l’armée française pendant la guerre), Pierre Daum révèle que la majorité d’entre eux est restée vivre dans son pays sans y être tuée. Ces vérités historiques bousculent bien des représentations sur cette fin de l’empire colonial français en Algérie, et sur ses suites. Elles obligent à reconsidérer les rapports entre Français et Algériens pendant la guerre, et ouvrent de nouveaux champs de recherches aux études sur l’Algérie en guerre, et sur son passage à l’indépendance.