Gouverner l’Europe « de l’Atlantique à l’Oural ». La France, la fin de la guerre froide et la Charte de Paris
Table ronde, Carte blanche au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
Pendant plus de trente ans, l’objectif gaullien de dépassement des blocs a constitué l’horizon d’attente et la raison de vivre de la politique extérieure de la Cinquième République, permettant à la France d’affirmer une position originale dans le contexte de l’Europe divisée. La fin de la guerre froide met la diplomatie française au pied d’un mur qui s’effondre. Avec la Charte de Paris de 1990, la diplomatie mitterrandienne tente de peser dans la définition d’une nouvelle gouvernance paneuropéenne, fondée sur la sécurité et la coopération. Quelle vision du monde post-guerre froide a guidé ce projet ? Pourquoi n’est-elle finalement pas parvenue à s’imposer ? Pourquoi la Charte de Paris occupe-t-elle une place secondaire dans la mémoire collective des événements de 1989-1990 ? Peut-on dire que la France a manqué sa sortie de guerre froide ? Ces questionnements acquièrent d’autant plus d’importance aujourd’hui que le régime international né de l’après-guerre froide connaît une fragmentation sans précédent, qui appelle à s’interroger sur de nouveaux modèles de gouvernance aux échelles mondiale et régionale. La Charte de Paris, modèle de sécurité coopérative, ne serait-elle pas un outil efficace de la refondation des relations internationales en Europe ? Réunissant historiens, archivistes et diplomates, cette carte blanche reviendra sur un moment (re)fondateur de l’histoire contemporaine de l’Europe et sur sa portée aujourd’hui.