Gouverner le sexe. Église, religion et sexualité de l’Antiquité tardive à nos jours

Table Ronde, Carte blanche aux Cahiers d’histoire, revue d’histoire critique

La sexualité est un domaine de pratiques et de discours que l’Église a très tôt investi, et dont elle a – jusqu’à nos jours – fait un objet de savoir en même temps qu’un enjeu de pouvoir. En témoignent les récentes affaires de pédophilie des prêtres qui ont éclaté en France, et dont la mise en perspective historique reste encore trop rare. Pourtant, les prescriptions de l’Église en matière de sexualité sont presqu’aussi anciennes que l’institution elle-même. Elles ont d’abord incité le clergé à une certaine forme d’ascèse fondée sur le célibat et la chasteté, mais elles ont aussi concerné les laïcs dont elles ont progressivement réduit la sexualité au cadre conjugal et à la procréation. Si de telles normes révèlent la volonté de l’Église de régler les conduites et gouverner les corps, elles n’en sont pas moins inculquées au travers d’institutions qui président au salut des âmes. Aussi la confession devient-elle, dès le XIIIe siècle, le lieu par excellence de la prolifération des discours sur le sexe. Ce qu’elle reste au XIXe siècle, à une époque où le soin des âmes, mais aussi l’éducation des corps, se joue plus que jamais dans le secret, voire l’intimité, de la direction de conscience. - Depuis, les liens entre Église et sexualité se sont complexifiés, du fait de la libération sexuelle, des nouveaux modes de contraception et de la légalisation de l'avortement, l'institution religieuse tentant de maintenir son contrôle sur le corps des femmes, tout en affrontant la question des abus sexuels sur mineurs

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