François Ier, un roi entre deux mondes

Le propos du livre et de la conférence consiste à souligner qu'il se passe quelque chose pendant les trente-deux années du règne de François Ier. Bien sûr, succès et échecs alternent, mais le règne correspond à un moment où l’histoire de France s’accélère. Se cristallisent alors ou se mettent en place des enjeux et des dynamiques que l’on retrouve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

Ce François Ier en son temps mais pour aujourd’hui, fait dialoguer l’histoire et la littérature, le règne et la mémoire du règne, le passé et les enjeux contemporains.

Il s’agit de montrer que François Ier est double. Il est une incarnation de la tradition dans son approche chevaleresque de la vie et de la guerre, dans sa passion de la chasse et dans son idéal d’union avec ses sujets et sa noblesse. Il est en même temps d’une parfaite modernité dans son soutien – même mesuré – aux Grandes Découvertes, dans son mécénat qui introduit en France l’art italien tout en le transformant, dans sa réorganisation des institutions, dans le choix du français comme langue des actes officiels. François Ier est le dernier souverain médiéval et le premier souverain moderne. Il peut être comparé aussi bien à Jean le Bon, avec lequel il partage une capture en plein champ de bataille, qu’à Louis XIV avec lequel il communie dans l’exaltation de sa personne par le théâtre de la cour. Il accepte le passé tout en le réinventant pour l’adapter à son temps et contribuer ainsi à façonner les temps nouveaux. C’est un chevalier qui promeut les canons ; un catholique qui laisse son entourage encourager la discussion religieuse ; un bâtisseur qui reprend ses palais pour les moderniser ou en fait construire de nouveaux ex nihilo. En revisitant la tradition médiévale de son royaume, François Ier impose son règne comme un moment pivot de l’histoire de France, qui est encore Moyen Âge et déjà époque moderne.