France Bloch-Sérazin et Madeleine Riffaud, deux femmes en résistance

Carte blanche aux éditions Payot & Rivages et aux éditions des femmes – Antoinette Fouque

Madeleine RIFFAUD :

C’est parce qu’elle a osé abattre de sang-froid un officier nazi en pleine rue de Paris, un mois avant la Libération, que Madeleine Riffaud (1924- ), alors âgée de 19 ans, entre dans l’Histoire. Si elle échappe de peu à l’exécution et à la déportation, c’est pour mieux continuer à se mettre en danger. Car Madeleine a vécu mille vies en une. Pour Ce soir de Louis Aragon, puis pour L’Humanité, celle qui fut l’épouse de Pierre Daix et l’amie des époux Aubrac et de Vercors couvre comme grand reporter les principaux théâtres de guerre: l’Indochine (1955), où elle rencontre son grand amour, le poète Nguyên Dinh Thi, l’Algérie (1954-1962), où elle prend parti pour l’indépendance et échappe de peu à un attentat de l’OAS qui la laisse avec de profondes séquelles, le Viêtnam (1964-1973), où elle témoigne du sort des populations sous les bombes nord-américaines. Femme de lettres engagée, militante communiste et anticolonialiste, qui choisit le plus souvent la poésie comme mode d’expression, elle fréquenta le cercle des écrivains et artistes de l’après-guerre et eut pour amis très chers Pablo Picasso, qui fit son portrait, et Paul Éluard, qui publia ses premières œuvres.

Un portrait intime, à partir de ses archives inédites, qui rend hommage à une grande dame, aujourd’hui âgée de 94 ans, au caractère bien trempé, une des dernières sentinelles de la Résistance qui fit œuvre de mémoire auprès des jeunes générations.

 

France BLOCH-SÉRAZIN :

Le rôle des femmes dans la Résistance, qui plus est juives et/ou communistes, est longtemps resté un point aveugle de l’historiographie des années 1940-1945. Cette biographie historique vient ainsi réparer un oubli en faisant renaître, à partir d’un travail d’archive rigoureux, la figure emblématique et méconnue de France Bloch-Sérazin, chimiste de premier plan et militante communiste engagée tôt dans la résistante française. France Bloch-Sérazin, « morte pour la France », a été arrêtée à Paris par la police de Vichy et guillotinée par les nazis à Hambourg en février 1943, alors qu’elle n’avait pas trente ans.

Voici donc le portrait d’une femme de combat, au plus près des témoignages et grâce aux lettres inédites, aux rapports de filature, aux interrogatoires de police. Celles et ceux qui l’ont connue gardent le souvenir d’une femme passionnée, symbole de courage, de générosité, de haute valeur humaine. Autour d’elle : son mari Frédo Sérazin, résistant mort pour la France à Saint-Étienne ; son père, l’écrivain Jean-Richard Bloch, tenant d’un milieu intellectuel foisonnant, uni par des valeurs politiques et morales d’engagement ; une famille dispersée par la guerre, de l’Amérique du Sud à l’URSS, des prisons françaises aux camps d’extermination. En toile de fond, c’est aussi un pan central de la résistance communiste parisienne, organisée autour du XIVe arrondissement et de Raymond Losserand, qui nous est révélée et dont le couple France Bloch-Frédo Sérazin incarne l’idéal, l’union de la culture et du prolétariat.

 

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