Fortunes et infortunes d'armateurs : de Trimalcion à Onassis
Carte blanche à la Société des Professeurs d'Histoire Ancienne de l'Université (SoPHAU)
La loi Claudia interdit aux sénateurs et fils de sénateurs romains de posséder des navires de gros tonnage, rendant incompatibles carrière politique et commerce maritime. Cette loi obligeait les hommes politiques à détenir l’essentiel de leur fortune en biens immobiliers et en terres, pour garantir, dans un régime censitaire, la stabilité des patrimoines. C’est donc chez les chevaliers et parmi les affranchis qu’on trouve, à Rome, l’essentiel des grands armateurs. Trimalcion est ainsi, en dépit de son caractère fictif, celui qui fait fortune mais aussi perd sa fortune au gré des périls maritimes que connaissent ses cargaisons.
En écho à la figure antique, nous envisagerons quelques figures d'armateurs aux époques médiévale et moderne, jusqu’à Onassis, qui relie la Grèce antique au monde contemporain. Nombre de questions sont en effet communes à toutes les époques : origine sociale des armateurs, rythme de l'enrichissement, capacité à transformer le capital économique en capital politique et symbolique, place des armateurs dans la société, fortunes et infortunes des cargaisons et des destins individuels.