« Figlio titanico [del] Partito Socialista Internazionale » : Jean Jaurès et l’Italie

Carte blanche à la Fondation Jean-Jaurès et de la Société d’Etudes jaurésiennes

 

Jaurès ne s’est jamais rendu en Italie. Le pays semble pourtant l’intéresser, mais modérément. Il possède une connaissance de certains auteurs italiens (tels Dante, Mazzini, Pellico, D’Annunzio…), présents avec d’autres ouvrages liés à l’Italie dans sa bibliothèque et il écrit, régulièrement mais sporadiquement, sur des sujets concernant la péninsule. Néanmoins « L’Italie y est plus un prétexte à un développement de politique intérieure ou d’exemplarité socialiste qu’un sujet d’étude en lui-même » remarque Gilles Candar. - De son côté, l’Italie, s’intéresse beaucoup à lui à partir de 1894. Les socialistes italiens traduisent et éditent certains de ses écrits – surtout ceux qui concernent la laïcité, la participation socialiste aux gouvernements « bourgeois » et, à partir de 1911, le militarisme et l’opposition à la guerre. Les idées de Jaurès sont souvent utilisées par les socialistes italiens pour appuyer l’une ou l’autre de leurs prises de position. Un regain d’intérêt pour les écrits de Jaurès se fait même remarquer autour des années 1912-1914 lorsque la lutte contre le militarisme (débat autour de la loi des trois ans en France au moment où l’Italie sort de la guerre pour la Tripolitaine) et l’opposition à la guerre sont à l’ordre du jour. Après son assassinat, une partie du PSI l’érige au rang de symbole au nom de la lutte contre une entrée en guerre de l’Italie et les éditions de l’Avanti! rééditent immédiatement un écrit intitulé Contro il nazionalismo e contro il militarismo, contenant les points principaux des idées antimilitaristes et pacifistes de Jaurès. Sa postérité sera également assurée par les références opérées par Antonio Gramsci et sa mort sera régulièrement commémorée, notamment en 1924, 1954 et 1974 par la Critica sociale.