Enterré vivant : mort apparente et enterrement précipité
Communication de la BNF Parmi les angoisses entourant la mort, une des plus puissantes est la peur d’être enterré vivant. Il fut longtemps malaisé de faire la distinction entre la mort et un état comateux ou cataleptique. Ce défaut dans les connaissances médicales a conduit des personnes encore en vie à se retrouver six pieds sous terre. Si certains ont été sauvés in-extremis, les autres sont passées de vie à trépas dans leur sépulture, comme le démontrèrent des exhumations pratiquées après coup. Ceci explique l’importance de la veillée funèbre qui permettait de vérifier que le mort ne se réveillait pas subitement. La légende prêtait aux croque-morts l’habitude de mordre l’orteil du défunt pour constater son décès. Pour conjurer cette crainte légitime, les autorités se sont penchées sur le sujet, produisant une abondante littérature. Les scientifiques ont proposé différents procédés pour certifier du décès, et les inventeurs ont redoublé d’ingéniosité, mettant au point des cercueils sécurisés où l’enterré pouvait respirer et signaler sa présence en cas de réveil. Le sujet n’a pas manqué d’inspirer les écrivains, tant Edgar Poe que Balzac faisant émerger le colonel Chabert des charniers de la bataille d’Eylau.