Enseigner les Grandes Découvertes par la cartographie numérique
La cartographie tient un rôle particulièrement important dans l’expansion européenne des XVe et XVIe siècles. Elle est un outil qui se polit au fil des décennies et dont les usages sont multiples.
En l’absence d’horloge suffisamment précise pour calculer les longitudes, la cartographie dans la navigation fonctionne plutôt comme un dictionnaire d’endroits organisés spatialement. Ce sont les fameux portulans existant depuis le XIVème siècle. Mais l’usage qui se développe pendant les Grandes Découvertes est d’abord politique : la carte devient un moyen de s’approprier le monde et de revendiquer l’espace (que l’on songe au fameux traité de Tordesillas et à sa remise en cause par Magellan). Enfin la carte est un objet culturel qui inscrit l’espace dans les représentations collectives, et qui en témoignent. Elle est ainsi un reflet privilégié des mutations intellectuelles des XVe et XVIe siècles.
Notre atelier propose d’utiliser l’outil numérique pour faire entrer la cartographie dans la classe de seconde comme objet d’étude historique afin d’enseigner les Grandes Découvertes. D’une part l’outil Géoreferencer permet une projection des cartes numérisées sur un planisphère contemporain. On y étudiera par exemple l’Atlas Catalan d’Abraham Cresques (c. 1375) ou le Portulan dit de Colomb (c. 1492) afin de montrer aux élèves comment l’Europe se projette hors de la Méditerranée et comment cet essor transforme sa vision du monde. D’autre part, nous utiliserons des globes numérisés en trois dimensions par la BNF qui serviront à analyser plus spécifiquement comment la représentation du monde évolue dans les XVe et XVIe siècles.