Émotions, images et enjeux environnementaux
Carte blanche à l'Association pour l'Histoire de la Protection et de la Nature (AHPNE)
Avec l'invention et l'usage dans le temps de la photographie, des dessins de presse, des émissions scientifiques à la radio et à la télévision ou des émissions destinées au grand public telles qu'Ushuaia, du survol de la canopée amazonienne par des ballons ou de la vision de notre planète bleue à partir de satellites, des films comme celui d'Albert Gore, l'usage de l'image a eu une longue histoire, pour célébrer la nature puis sa protection bien avant nos perceptions récentes de l'écologie. Les charges émotionnelles portées par ces images sont néanmoins variables et souvent sélectives.
Dans la lignée des travaux présentés dans « l'Histoire des émotions » dirigée en 2016-2017 par Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine et Serge Vigarello, il convient donc de s'interroger sur l'historicité des émotions ressenties (positives ou négatives) lors de la perception d'images (dont la nature a varié au fil du temps), par ces différentes catégories de public, et à leurs impacts en terme d'action environnementale. Au travers de ces réflexions, c'est bien un autre regard sur l'histoire environnementale du XXe siècle essentiellement que nous proposons, mêlant puissance émotionnelle des images et (in)actions sur l'environnement. Pour cela Raphaële Bertho apportera le regard de l'historienne de l'art, spécialiste de la photographie de paysage, Sébastien Grevsmühl proposera son expertise d'historien des sciences sur La terre vue d'en haut, l'invention de l'environnement global (son ouvrage publié en 2014 au Seuil), tandis qu'Allain Bougrain Dubourg offrira le point de vue du témoin et de l'acteur, du praticien de l'émotion par l'image, qu'elle soit sciemment construite ou au contraire fortuite.