Ecrits du pouvoir, pouvoirs de l’écrit (XIIe-XVIIe s.)

Table ronde, Carte blanche à l’École nationale des chartres, en partenariat avec le Conseil départemental de Loir-et-Cher

 

Quelle place l’écrit occupait-il en Europe, du XIIe au XVIIe s., dans l’exercice et la symbolique du pouvoir ? Durant cette période, les princes et leurs administrations recourent de façon de plus en plus intense aux techniques de création et de conservation de l’écrit documentaire. L’analyse de ce phénomène est une problématique désormais entrée de plain pied dans l’agenda de l’historien. De manière significative, ce champ de recherche a fait l’objet de quatre ouvrages récemment publiés par ou en coédition avec l’École des chartes. Les responsables et contributeurs de ces volumes débattront des principales conclusions qui en ressortent : jusqu’où la modernité documentaire, au premier abord omniprésente, accompagne-t-elle et éclaire-t-elle la genèse de l’État moderne ? Quelles intentions est-on en droit de mettre derrière l’apparence d’une circulation rapide et capillaire des innovations et des emprunts ? En quoi les outils scripturaires, souvent créés dans la hâte, exploités avec inertie, inégalement conservés, sont-ils tributaires de l’intervention des plus hauts personnages, de la mise en œuvre de techniques intellectuelles éprouvées ? En un mot, comment l’écrit documentaire s’articule-t-il avec le pouvoir, en des configurations sans cesse remodelées ? 

L’art médiéval du registre. Chancelleries royales et princières, dir. Olivier Guyotjeannin, Paris, École des chartes, 2018. Cet ouvrage entend proposer pour la première fois une cartographie des formes et des usages du registre dans les chancelleries royale et princières de la France d’un large Moyen Âge, élargie à ses voisins anglais, italiens, pontificaux et germaniques. 

Jean de Berry et l’écrit. Les pratiques documentaires d'un fils de roi de France, dir. Olivier Guyotjeannin et Olivier Mattéoni, Paris, Éditions de la Sorbonne en coédition avec l’École des chartes, 2018. Construit autour des pratiques de l’écrit documentaire du duc de Berry, cet ouvrage contribue à une meilleure connaissance de l’acte princier des XIVe et XVe siècles. Celui-ci devient une pièce importante de la production diplomatique et un outil efficace de la genèse de l’État moderne. 

Le discret langage du pouvoir. Les mentions de chancellerie du Moyen-Âge au XVIIe s., dir. Olivier Canteaut, Paris, École des chartes, 2018. Les chancelleries médiévales et modernes apposaient souvent de brèves mentions sur les actes qu’elles émettaient. En s’attachant à les décrypter, cet ouvrage révèle les enjeux juridiques et politiques essentiels que recèlent ces notes discrètes. 

Écritures grises. Les instruments de travail des administrations (XIIe-XVIIe s.), dir. Arnaud Fossier, Johann Petitjean, Clémence Revest, Paris, École des chartes en coédition avec l’École française de Rome, 2019. À partir de la catégorie d’analyse des « écritures grises » et d’un large terrain d’observation – l’Europe méditerranéenne ouverte à d’autres espaces – ce livre présente une vaste enquête historique autour de l’essor de l’administration publique en Occident.

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Ecrits du pouvoir, pouvoirs de l’écrit (XIIe-XVIIe s.)
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