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Les Cartes Blanches

Écrire entre vivants et morts, la place des archives

Carte Blanche aux Archives départementales du Loir-et-Cher

Le regard d’un auteur dans son activité de création apporte un éclairage distinct de la médiation historique portée par les Archives départementales, interrogeant de façon originale la distance entre la trace écrite et le vivant. Deux auteures en résidence dans des services d’Archives viennent présenter leur démarche d’écriture et partager sur leur rapport à la matière « archive(s) ».
Les Archives du Loiret et l’écrivaine Émilie Riger s’associent en 2023 pour une résidence d’écriture qui a l’ambition de valoriser le patrimoine à travers la création contemporaine. Le projet bénéficie du dispositif « Auteurs associés », soutenu par la Région Centre-Val de Loire, la Drac Centre-Val de Loire et Ciclic Centre-Val de Loire, l’Agence régionale pour le livre, l’image et la culture numérique. Pendant 7 mois, Emilie Riger bénéficie d’une bourse pour mener à bien son projet d’écriture et animer des actions culturelles autour de son œuvre. Depuis janvier 2022, elle mène des recherches aux Archives départementales du Loiret pour réunir les informations nécessaires à la charpente de son roman. Son projet d’écriture est un roman historique qui retrace le parcours d’une famille du Gâtinais sur quatre générations, de 1832 à la Seconde Guerre Mondiale. Ces quatre générations racontent l’histoire d’une transformation qui aboutit à un nouveau monde. Émilie Riger interrogera l’expérience d’écriture vécue sous l’angle du passage de la matière des archives à la fiction historique.
En s’appuyant sur son projet d’écriture en cours, "A Vava Inouva", Clara Breteau réfléchira à la façon dont le trauma colonial multiplie, floute et éparpille, chez celles et ceux qu’il marque, les formes de l’archive, intercalant celle-ci dans le feuilleté des corps et environnements quotidiens, diffractant les traces par des jeux de codages, inversions ou dédoublements, privilégiant les signes du sensible à ceux du monde verbal. Face à ce geste archivistique chaotique du trauma lui-même, intervenant comme un véritable « agent » entre vivants et morts, qu’est-il possible alors, pour l’écrivain.e qui s’y confronte, de reconstituer et d’organiser en matière de faits, de sens, d’expériences vécues ? Peut-on retrouver, sous la « fiction » du trauma, les corps dont il s’est nourri, est-ce seulement souhaitable, et quelles peuvent être, dans ce contexte, les voies réparatrices d’un projet d’écriture ?

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