Des nécropoles de papier. Les recueils de tombeaux chez quelques érudits modernes
Carte Blanche à la BNF Le recueil de tombeaux est un lieu commun de l’érudition moderne. Il relève à la fois de l’histoire de l’art et de l’architecture, de l’histoire des lieux de cultes qui hébergent les sépultures, de l’histoire des familles et de l’histoire littéraire, pour les épitaphes qui les ornent. Les fonds de la Bibliothèque nationale en possèdent de nombreux, entrés soit par le dépôt légal des imprimés, soit par l’acquisition de papiers manuscrits ou de recueils d’estampes. Les différents érudits y projettent leurs centres d’intérêt. Pour l’un, le tombeau est un matériau généalogique qui permet de donner un nom et des armes à tel trépassé, de reconstituer les couples et les filiations. Pour l’autre, il est le lieu de cristallisations des gloires du disparu. Pour un troisième, il est le monument d’une époque révolue qu’il faut sauver des destructions des protestants ou des révolutionnaires. Le tombeau est ainsi le lieu d’un dialogue entre l’érudit vivant, les morts dont il recueille les traces et ceux qui liront son œuvre, présents ou à venir.