Des funérailles royales à l'hommage national : la mort des rois et des chefs d'État
Carte Blanche à la Fondation Pierre Lafue Le tricentenaire du décès de Louis XIV en 2015 a suscité un grand nombre de publications dont le mérite fut notamment de dresser un bilan complet des avancées de la recherche récente sur le thème de la mort des princes. Ainsi, certains travaux ont montré que le Grand Roi avait fait de son trépas une ultime représentation, se conformant aux canons de ce qu’il est convenu de nommer la « bonne mort des rois », résilience face à la douleur et manifestation d’une profonde piété. D’autres ont accordé plus d’importance au cérémonial, et notamment à l’étiquette, qui entourait les funérailles royales ou encore aux réactions populaires. L’approche médicale a suscité des recherches fécondes, le rituel et les motivations qui entouraient les pratiques d’autopsie et d’embaumement. L’étude de la mort des rois ne saurait se résumer à la litanie monotone de leurs derniers jours ou à l’analyse attendue des réactions d’une Cour anticipant la fin prochaine du règne. Les approches sont multiples et le sujet s’avère d’une grande richesse. La table ronde organisée par la Fondation Pierre-Lafue se propose d’aborder ce thème en élargissant la réflexion à d’autres souverains que Louis XIV. Ainsi, quelles évolutions ont connu le cérémonial des funérailles royales ? La pompe grandiose qui entoura le décès de Louis XIV était-elle la norme ou une exception à l’image d’un règne lui-même exceptionnel par sa durée ? La manière dont les rois passaient de vie à trépas et qui pouvait être plus ou moins glorieuse avait-elle des conséquences sur leurs funérailles ? Le peuple était-il associé à cet événement ou au contraire tenu à l’écart ? Lors de cette table ronde, des comparaisons pourront également être dressées avec d’autres pays européens. Le décès récent d’Elizabeth II a ainsi rappelé à quel point l’étiquette qui entoure encore aujourd’hui la mort des des souverains britanniques était d’une complexité certes désuète mais néanmoins fascinante. Qu’en était-il dans l’Angleterre du XVIe siècle ou encore dans le Saint-Empire ? Enfin, des ponts pourront être jetées avec la période contemporaine, notamment les souverains du XIXe siècle ou encore les présidents de la République. Tels sont les principaux axes d’analyse que nous nous proposons de suivre lors de cette table-ronde dont l’ambition est d’enrichir la réflexion autour de l’un des thèmes principaux de ces rendez-vous de l’Histoire, à savoir la mort comme acte politique.