Conférence inaugurale : Demain la ville

La trajectoire actuelle des émissions mondiales de gaz à effet de serre conduit à la fin de ce siècle à un réchauffement climatique additionnel de près de 3°C par rapport à 1850-1900. Les conséquences du changement climatique et l’érosion accélérée de la biodiversité sont d’ores et déjà visibles, y compris dans les villes, qui sont pourtant considérées dans les imaginaires occidentaux modernes, comme les lieux privilégiés de la maîtrise de la « nature » par les sociétés. Les villes sont par essence des expressions de ce que les sciences humaines et sociales nomment « anthropocène ». Elles font partie des principaux territoires émetteurs de pollutions et de consommation des ressources environnementales. Elles sont aussi particulièrement affectées par les impacts des changements globaux, dont elles amplifient les effets, avec des conséquences sociales, sanitaires, économiques et désormais politiques majeures. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, il est démontré qu’il existe des limites physiques à l’adaptation aux changements environnementaux. Que signifie alors pour les villes la mise en œuvre d’une trajectoire de transition et comment peut-elle s’inscrire dans les trajectoires urbaines hérités ? A quoi ressemblerait une ville bas carbone ? Et comment les temporalités de la bifurcation nécessaires interrogent en retour notre compréhension de l’urbain et de la ville ?