Comment répondre à la montée des dettes publiques?
Quand on s’inquiète aujourd’hui du danger que représente l’accumulation des dettes publiques, on évoque généralement la brutale montée des taux d’endettement observée dans les pays avancés depuis une quinzaine d’années. De fait, le ratio Dettes/PIB de tous ces pays pris globalement s’est accru de quelques 30 % entre 2007 et 2012 et aura repris 15 % entre 2019 et 2021, pour atteindre plus de 120 %. La dérive est impressionnante et pourtant la soutenabilité des dettes, c’est-à-dire la capacité des Etats à en supporter la charge, ne semble pas aujourd’hui poser de problème. Car les politiques monétaires ultra accommodantes permettent à la plupart des Etats de continuer à s’endetter à taux d’intérêt très faibles. De sorte que le montant des intérêts à payer est aisément supportable à court-moyen terme : en France elle représente à peine 1,5 % du PIB. Mais cette situation ne pourra se prolonger très longtemps parce que les banques centrales seront contraintes de durcir les conditions de financement pour écarter les risques d’inflation et d’instabilité financière qui pourraient se manifester. La question de la soutenabilité des dettes deviendra alors plus préoccupante, ce qui impose de réfléchir dès maintenant aux solutions pour y faire face. On sait d’ailleurs que des débats sur cette question ont déjà commencé, parfois de façon peu rigoureuse. En simplifiant, il semble que deux tendances principales s’opposent, sans nécessairement s’exclure. D’une part celle qui estime qu’il faut assez vite privilégier l’austérité budgétaire ; d’autre part celle qui considère que c’est en misant sur une croissance plus soutenue et durable (notamment par l’investissement public) que l’on parviendra à renforcer la soutenabilité des dettes.