« Comment commémorer en démocratie » ?

Carte Blanche à France Mémoire C’est la Révolution française qui inaugure une politique active en matière de commémorations. À partir de 1790, certaines dates s’imposent dans le calendrier collectif. Elles doivent contribuer à la formation du citoyen par la création de nouvelles références symboliques, en concurrence avec le rythme des fêtes de l’année liturgique. Aujourd’hui en France, les commémorations composent une mozaïque avec onze journées nationales officielles ritualisées – comme le 8 mai ou le 14 juillet –, un calendrier de cinquante anniversaires historiques choisis chaque année par la mission nationale France Mémoire, des choix gouvernementaux, et toutes sortes d’initiatives émanant de différents acteurs de la vie locale, culturelle, associative, religieuse, universitaire ou politique. Commémorer, c’est d’abord rappeler et entretenir le souvenir de ce qui a été. C’est aussi approfondir et renouveler son attachement à une histoire commune. Chaque cité, chaque nation, et aujourd’hui l’humanité elle-même font mémoire des événements les plus marquants, heureux ou malheureux, de leur passé proche ou lointain. L’acte de commémorer est-il nécessairement politique ? Y a-t-il une manière spécifique de commémorer en démocratie ? Quelle œuvre utile peut-on faire de la mémoire du passé dans la France de 2023 ?