Combien de temps faut-il travailler? Débats au Parlement du XIXe siècle à nos jours
Carte blanche à la Revue Parlement(s)
Comme en témoignent les controverses autour des 35 heures, la question de l’aménagement et de la réduction du temps de travail est, à plusieurs titres, éminemment politique. D’abord parce que le travail est une question politique : celui-ci ne sert pas seulement à gagner sa vie, il est aussi vecteur d’intégration, outil de socialisation, et créateur de lien social. De fait, les partisans d’une réduction de la durée du travail y voient un outil de promotion d’une société plus juste, soucieuse du partage des richesses comme de l’épanouissement de chacun. Les lois sur le temps de travail questionnent également le rôle de la loi et donc du pouvoir politique dans la définition des normes au travail, et ainsi, les rôles respectifs de l’État et des partenaires sociaux. Abordée sous l’angle législatif, l’histoire du temps de travail n’est pas linéaire mais marquée d’avancées et de retours en arrière. Aujourd’hui, sous l’effet de la concurrence accrue induite par la mondialisation, l’arsenal législatif et réglementaire mis en place depuis le début du XIXe siècle tend à se diluer. Afin de saisir et de situer les enjeux actuels des débats autour de la (dé)réglementation du temps de travail, la revue Parlement(s). Revue d’histoire politique propose donc une table ronde consacrée à l’élaboration de la législation sur le temps de travail. L’analyse non seulement des débats et du travail parlementaires, mais aussi de l’ensemble des luttes, négociations, controverses, campagnes, etc. qui l’entourent permettra d’éclairer la fabrication des compromis en matière de réduction du temps de travail.