Colette en guerre : confinée et occupée à la fois
"Confinée et occupée à la fois", voici comment se décrit Colette entre 1940 et 1944. La romancière est bien décidée à ne pas quitter Paris mais en ne sortant guère du Palais-Royal pour éviter de voir les Allemands.
On a pourtant dit qu'elle avait publié dans les pires journaux de la Collaboration. Céline et Montherlant ont estimé injuste qu'elle passe entre les mailles de l'épuration, tandis que Guitry ou Brasillach l'accusaient d'ingratitude.
Mais en lisant vraiment ce que Colette publia alors, on découvrira une tenace septuagénaire, dénonçant la famine allemande et glissant en toutes occasions des allusions patriotiques et républicaines.
Représentative de ses concitoyens dans sa volonté de survivre sans (trop) se compromettre, la romancière devra gérer à deux difficultés majeures : son immense notoriété et le danger de l'internement fatal auquel elle devra arracher son mari, Français naturalisé et juif.