Bêtes de travail
Carte blanche à la SOPHAU (Société des Professeurs d’Histoire Ancienne des Universités)
La formule, applicable aux animaux, et, de façon figurée, aux hommes, rappelle que, depuis leur domestication, bœufs, chevaux, ânes et autres mulets ont servi à l’homme à le soulager des tâches les plus pénibles, d’abord dans les travaux des champs et dans les transports, puis ont accompagné les débuts de l’industrie. La langue française porte encore trace de ce compagnonnage qui, par un étrange renversement sémantique, fait métaphoriquement de l’homme l’équivalent de l’animal. Ne dit-on pas toujours « Être chargé comme une mule / comme un baudet », « Mettre la charrue avant les bœufs », « Tirer sa charrette ». Si le cocher « prend les rênes », il peut également parfois « prendre le mors aux dents » , ce qui dans sa position est pour le moins paradoxal ! Les souvenirs que véhiculent ces expressions populaires invitent donc à s’interroger sur la nature et l’évolution des rapports qu’hommes et animaux ont entretenu à travers l’histoire dans le cadre du travail.