Bernis, l’ambassadeur qui fit aimer la France aux Italiens
Carte blanche aux éditions Tallandier
Poète et homme d’Église, ami des papes et de Voltaire, chantre de la nature et amoureux des beaux-arts, modèle des ambassadeurs et artisan de la révolution diplomatique qui réconcilia la France des Bourbons et l’Autriche des Habsbourg : le cardinal de Bernis (1715-1794) incarne à lui seul toute la singularité du XVIIIe siècle.
Fondé sur la découverte d’archives épistolaires privées d’une richesse exceptionnelle, le livre publié par Tallandier sous la direction de Gilles Montègre renouvelle en profondeur la vision que l’on se faisait du personnage mais également du siècle qu’il a traversé. La légende du prélat libertin cède désormais la place à la réalité d’un cardinal diplomate qui érigea l’amitié en principe de vie et en arme de pouvoir. Homme d’Ancien Régime par ses idées, Bernis fut par ses pratiques un homme des Lumières. Celui que ses contemporains appelaient le roi de Rome et que Stendhal assimilait à une figure héroïque est d’abord parvenu à « reconquérir pour la France le cœur et l’esprit des Italiens ». De façon très moderne, Bernis a aussi utilisé la culture comme un redoutable soft power dans les relations internationales, encouragé la place des femmes dans la société politique de son temps, et anticipé la crise de la monarchie qui allait conduire à la Révolution française. À l’appui des correspondances particulières du cardinal, on découvrira combien la sphère amicale et le langage affectif peuvent s’immiscer au cœur de l’action politique. Car ce voyage ne nous fait pas seulement entrer dans l’intimité du cardinal de Bernis : à travers lui c’est une nouvelle Europe de la diplomatie et de la culture qui nous est donné à voir.