Anatomie de la Terreur. Le processus révolutionnaire (1788-1793)
Comment l’élan démocratique de 1789 a-t-il pu donner naissance à la violence terroriste de 1793 ? Cette question obsédait déjà les contemporains, qui y voyaient non seulement un défi politique et une épreuve morale mais aussi un scandale logique. « Ce qui sera à jamais incompréhensible, c’est le contraste inouï de nos principes et de nos folies », écrit le révolutionnaire Dominique Garat dès 1795. Face à cette contradiction, les historiens se séparent généralement en deux camps : certains accusent la Terreur au nom de la continuité idéologique entre 1789 et 1793, d’autres l’excusent au nom des circonstances. Timothy Tackett n’instruit pas le procès de la Révolution, il décrit le processus révolutionnaire. Dans un livre profondément neuf et incroyablement vivant, qui peut aussi se lire comme une histoire générale de la Révolution française jusqu’en 1793, le grand historien américain restitue le sens des événements et des engagements, au plus près de la manière dont ils furent vécus. Après avoir expliqué dans Par la volonté du peuple (1997) comment l’on devenait révolutionnaire, il montre comment l’on risque de devenir terroriste. De là un triple choix, documentaire, méthodologique et narratif. Documentaire : Timothy Tackett s’appuie principalement sur les correspondances, la plupart du temps inédites, des acteurs des journées révolutionnaires. Méthodologique : il y lit non seulement l’incertitude des temps, mais l’expression des émotions politique, entre la peur et l’espoir, l’enthousiasme et la pulsion de violence. Narratif : cette enquête minutieuse est restituée sous la forme d’un récit accessible et enlevé, qui aborde les temps forts et les temps faibles de l’expérience révolutionnaire.