Affaire Brierre, crime de Corancez, procès de Chartres (1901-1910) : les raisons d’un emballement médiatique et politique

Carte blanche aux éditions de la Bisquine.

A Corancez, à quelques kilomètres de Chartres en avril 1901, Brierre, un paysan sans histoire, est accusé de l’assassinat de cinq de ses enfants. Malgré les charges accablantes, il nie les faits.

Ce forfait rarissime dans les annales judiciaires a rapidement des répercussions politiques, dont la plus inattendue est le rapprochement fait par les antidreyfusards entre Brierre et la capitaine Dreyfus. Condamné à mort, mais gracié par le président Loubet, Brierre est envoyé au bagne de Guyane où, sans relâche, il continue son combat pour la reconnaissance de son innocence.

Parce qu’elle est l’affaire criminelle la plus médiatisée en France avant les années 1920 -avec de larges échos internationaux sous toutes les latitudes-, elle interroge sur les rapports qui se nouent entre la presse et le crime, entre « l’encre et le sang ». Enfin, elle présente l’intérêt de montrer la vie d’un village bouleversé par l’irruption du crime, de l’enquête et de la presse à sensation. Alain Corbin écrit dans sa préface : « AlainDenizet démontre avec force que, par-delà l’énigme et le mystère, l’affaire Brierre, longtemps oubliée, révèle de multiples facettes de ce moment crucial de l’histoire de France que constitue le tournant des XIXe et XXe  siècles ».