Absence et incertitude : vie et mort en mer et sur terre, le Fécamp des terre-neuvas

Même si l’activité pêche a presque totalement disparu de Fécamp, son souvenir imprègne encore largement la culture locale. La pêche à Terre Neuve était considérée comme étant une des plus périlleuse et l’équipage devait endurer pendant de longs mois des conditions météorologiques d’une violence exceptionnelle entre les tempêtes, la brume, le froid, un matériel parfois rudimentaire. Lors de ces campagnes les marins côtoient la mort à chaque instant mais ils doivent également vivre dans l’angoisse de ce qui les attend au port : perte d’un être cher, un enfant, une femme, un parent, ou encore des instants plus joyeux : une naissance. À terre l’angoisse est présente également : l’absence du soutien de famille entraine pour la femme restée au foyer la peur de la disparition, du non-retour du corps de son défunt mari, malgré cela elle doit vivre, travailler souvent en lien avec la pêche et espérer. Le Fécamp d’aujourd’hui est très largement tourné vers ce patrimoine maritime à travers un patrimoine local divers et varié et à travers des pratiques qui ont traversé les générations : la fête du Hareng, les fêtes de la mer, la Saint Pierre des marins… À partir d'un questionnement sur les lieux qui symbolisent ce rapport à la mer et à la vie et la mort en mer dans Fécamp, il va s'agir de faire travailler les élèves sur plusieurs séances et de s’interroger sur la question de l’absence familiale et l’angoisse de l’incertitude de la perte ou des non-retrouvailles à la fois en mer et sur terre. De s’interroger ensuite comment ces sentiments se matérialisent dans l’espace et dans les pratiques sociales de la ville de Fécamp et comment ce rapport à la mer et cette angoisse se sont transmises par-delà les générations ?