Le Prix du documentaire historique
Ce Prix récompense un documentaire historique diffusé au moins une fois entre juillet de l’année N-1 et juin de l’année N..
Une sélection de 12 films est établie par un jury présidé par l’historien Dimitri VEZYROGLOU. Un Grand Prix, le Prix Georges Duby et une mention spéciale sont décernés. Le Grand Prix est doté de 5000 euros grâce au soutien de la DMCA, le Prix Georges Duby est doté d’une somme de 2000 euros par le Service Interministériel des Archives de France et la Mention spéciale est dotée d’une somme de 1000 euros par le ministère de la Justice.
Les projections des films primés ont lieu pendant le festival.
Composition du jury:
Violaine BARADUC (anthropologue et réalisatrice), Pierre-Frédéric BRAU (directeur des Archives départementales du Puy de Dôme), Nicolas CHAMPEAUX (réalisateur), Philippe CHOISY (responsable audiovisuel DMCA), Jean-Marie GÉNARD (Les Rendez-vous de l’histoire), Audrey GORDON, (réalisatrice), Julie MAECK (historienne, programmation auditorium du Mémorial de la Shoah), Pierre MATHERON (Les Rendez-vous de l’histoire), Mathilde ROSSIGNEUX-MEHEUST (historienne, maîtresse de conférences à l'Université de Lyon 2), Arnaud SAULI (réalisateur), Martine SIN BLIMA BARU (responsable du département des données aux Archives nationales), Mileva STUPAR (directrice du Patrimoine de l’INA), Olivier THOMAS (rédacteur en chef adjoint du magazine L’Histoire), Manuel TOULACHIAN (responsable audiovisuel au ministère de la Justice), Laurent VEYSSIERE (directeur de l’ECPAD), Dimitri VEZYROGLOU, historien, maître de conférences en histoire du cinéma à l'université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, président du jury)
Lauréat 2024
Palmarès du Prix du documentaire historique 2023
A écouter: Proclamation des films lauréats et projection du Grand Prix
Palmarès du Prix du documentaire historique 2022
Palmarès du Prix du documentaire historique 2021
La sélections 2021
Lauréat 2019
Lauréat 2017
Vendredi 7 octobre à 20h30*, Auditorium de la Bibliothèque Abbé Grégoire Dimanche 8 octobre à 19h, Cinéma Les Lobis
Raoul Peck propose une déambulation dans l’histoire de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis en reprenant le chemin tracé par James Baldwin dans un texte laissé inachevé. L’œuvre de l’écrivain, remarquablement mise en valeur, constitue la trame sur laquelle le portrait de l’Amérique contemporaine se dessine peu à peu. D’une manière très personnelle Baldwin y revient sur son expérience du racisme et de la lutte pour l’égalité, sur ses relations avec Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King, tous trois assassinés dans
les années 1960. La force du texte, ainsi que son actualité, résident dans l’analyse conjointe du processus de construction des identités et des formes que peut prendre le combat contre les discriminations. Le travail d’archives réalisé par Raoul Peck use de l’évocation, de l’anachronisme aussi parfois, pour se mettre à son service, l’inscrire dans l’histoire de la ségrégation, des violences policières, et reconstituer autour de lui quelque chose comme un inconscient collectif avec lequel il ne cesse, aujourd’hui encore, de résonner.
ALEXANDRE WESTPHAL, MEMBRE DU JURY
PRÉSENTATION Violaine BARADUC, réalisatrice et anthropologue, membre du jury
Samedi 7 octobre à 21h30*, Auditorium du Conservatoire Mardi 10 octobre à 19h, Auditorium de la Bibliothèque Abbé Grégoire
À l’aide de photos prises par la PIDE, la police de la dictature de Salazar, c’est l’histoire d’une famille persécutée et séparée qui est retracée. Les enfants grandissent
loin de leurs parents emprisonnés ou en clandestinité, et reconstituent peu à peu leur identité à partir de ces traces éparses. Le film les évoque, littéralement, en les faisant sortir de l’ombre et en les mettant sous nos yeux de manière fugace, tandis que les voix des témoins scandent leur passé et rendent présent à notre conscience le quotidien dramatique d’une société sous oppression politique et policière. La forme singulière de ce film s’adapte avec maestria au rythme
de ces voix humaines, trop humaines, et à la gravité de leur récit.
DIMITRI VEZYROGLOU, PRÉSIDENT DU JURY
PRÉSENTATION Susana de SOUSA DIAS, réalisatrice (sous réserve) Dimitri VEZYROGLOU, historien du cinéma, président du jury
Jeudi 5 octobre à 10h, Cinéma Les Lobis Samedi 7 octobre à 9h15*, Cinéma Les Lobis
Révolution école retrace avec un rare talent l’histoire des pédagogies révolutionnaires nées dans l’entre-deux-guerres et le parcours de ceux et celles qui les ont fondées : Maria Montessori, Célestin Freinet, Octave Decroly, Rudolf Steiner, Janusz Korczak, etc Les très riches images d’archives, témoignages d’utopies en actes, y sont constamment remises dans leur contexte. Sans gommer les contradictions et les errances politiques ou morales, le
film de Joanna Grudzinska traite d’un courant qui fut pan-européen, porteur d’un projet d’ « homme nouveau » pacifiste et émancipateur, et de la manière dont il se trouva écartelé face à la montée des périls. Il nous rappelle que ces modèles souvent idéalisés de nos jours n’eurent pas à batailler uniquement avec l’institution scolaire, mais plus largement avec les fatalités politiques et sociales.
ALAIN CAROU, MEMBRE DU JURY
PRÉSENTATION ET DÉBAT AVEC LE SOUTIEN DE LA SCAM Johanna GRUSZINSKA, réalisatrice, ... monteuse, Emmanuel DAVIDENKOFF, journaliste au Monde, Antoine PROST, historien (sous réserve)
Vendredi 6 octobre à 11h30,* Maison de la BD (atelier « dessiner la Grande Guerre ») Vendredi 6 octobre à 21h30*, Auditorium du Conservatoire
Mardi 10 octobre à 18h, Auditorium de la Bibliothèque Abbé Grégoire
Vincent Marie propose d’interroger notre mémoire de la Grande Guerre, les images qu’elle a laissées et que nous invoquons pour la représenter au prisme de l’œuvre de neuf dessinateurs de bande-dessinée de différentes nationalités dont Jacques Tardi et Joe Sacco.
Là où poussent les coquelicots s’arrête sur le processus de création : les auteurs retracent leurs réflexions, leurs recherches et notamment les photographies ou les films qui les ont inspirés. Les contributions de Kris et Maël éclairent la genèse de leur série Notre mère la guerre. Joe Sacco explore le rôle de filtre et de médiateur du dessin pour montrer l’inmontrable : scène d’attaque au gaz ou corps déchiquetés.
La caméra suit au plus près le trait du crayon, l’encrage et les repentirs des dessinateurs, puis l’ajout des couleurs. Là où poussent les coquelicots est un vibrant hommage aux soldats de la Première Guerre mondiale et au travail des artistes qui perpétuent leur mémoire.
MATHILDE MEYER, MEMBRE DU JURY
PRÉSENTATION ET DÉBAT Vincent MARIE, historien de la BD et réalisateur
Lauréat 2016
Vendredi 7 octobre à 20h15*, Auditorium de la Bibliothèque Abbé Grégoire [Entrée libre] Samedi 8 octobre à 20h**, Auditorium
du Conservatoire [Entrée libre]
Tourné en 2002 et 2003, Homeland. Irak année zéro propose un regard exceptionnel sur la guerre, observée par le prisme de la famille. Organisé en deux parties « Avant
la chute » et « Après la bataille », le film offre d’abord une plongée dans la famille d’Abbas Fahdel, qui à Bagdad se prépare à la guerre mais conserve un quotidien paisible. Dans ce premier volet se déploient dans un temps long les habitudes, les gestes, la sociabilité. La parole, jusque-là très contenue, se libère véritablement après la chute de Saddam Hussein. Le second volet vainc les frustrations causées dans le premier par l’attente. Ces gens devenus familiers font face à la guerre, à son caractère incommensurable et irréparable. D’un épisode à l’autre, les basculements entre la famille et l’extérieur figent les aspects les plus concrets de ce chaos.
La ville devient un nouveau sujet du film, anéantie par les bombardements et les pillards. Haidar, le jeune neveu du réalisateur, en est le plus beau personnage, qui prend avec enthousiasme et candeur son rôle de passeur dans une ville très vite divisée. Violaine BARADUC, membre
du jury, « Grand Prix » 2015 avec Alexandre Westphal pour À mots couverts.
PRÉSENTATION Laurent VEYSSIÈRE, membre du jury, Mission du Centenaire de la Grande Guerre
Vendredi 7 octobre à 21h, Auditorium du Conservatoire [Entrée libre]
Un fils qui cherche son père. Un père qui retrouve son enfance. Un amant en quête d’un grand-père caché et l’Algérie, celle d’hier et celle d’aujourd’hui. Avec une approche documentaire où souffle le vent de la fiction, le film trace plusieurs lignes, cherchant ainsi à capter quelque chose de pas si fréquent : l’épaisseur de la vie.
La Nuit s’achève, encore un film exceptionnel ! Construit autour du roman familial, le réalisateur Cyril Leuthy (Femis) effectue un voyage en Algérie pour découvrir les racines de son père, au Kouif, ville de l’est du pays et ancien centre minier où cette famille avait vécu pendant 4 générations. Ils sont accompagnés par l’ami du réalisateur dont le grand-père était algérien. Le film réussit à exprimer la tension du coming-out impossible. Film hommage (au père, au frère) axé sur l’exploration politique de l’intime, il présente la grande Histoire, tout à fait dérangeante, par des témoignages orchestrés par la personnalité poétique et désenchantée du réalisateur. MK2.com
PRÉSENTATION Cyril LEUTHY, réalisateur.
Lauréat 2015
Vendredi 9 octobre à 21h– Auditorium de la BAG Gratuit
Dans l’enceinte de la prison centrale de Kigali, huit femmes incarcérées témoignent. Elles racontent, vingt ans après le génocide perpétré contre les Tutsi rwandais, leur participation aux violences et retracent leur itinéraire meurtrier. L’une d’elles, par des échanges de messages filmés dialogue avec le fils qu’elle a eu avec un Tutsi…
Présenté par Violaine BARADUC, auteure et Alexandre WESTPHAL, réalisateur