Est-on à la veille d'une nouvelle crise économique ?

Après la brutale récession due au coronavirus, après le retour d’une l’inflation générée par les pénuries et exaspérée par la guerre en Ukraine, est-on à la veille d’une crise capitaliste majeure ? Rarement l’incertitude n’a été aussi élevée. Les risques sont d’abord financiers. Ils tiennent à la hausse des taux d’intérêt dans une situation de fort endettement des ménages, des entreprises et des États. Pourront-ils supporter un fort accroissement de la charge de leur dette au risque de la restriction de leurs dépenses ? Le risque est particulièrement élevé pour les pays émergents. Une crise obligataire pourrait dériver vers une crise des marchés financiers et une crise bancaire.
Des interrogations sur l’équilibre macro-économique entre l’épargne et l’investissement se posent. Est-on à la veille d’un manque d’épargne face aux besoins considérables d’investissements pour la transition écologique signifiant la fin du « saving glut » ? Ou le niveau des inégalités continuera-t-il de nourrir un excès d’épargne structurel ?

La remontée du protectionnisme pourrait avoir des conséquences corrosives sur le commerce international. La Chine, pourra-t-elle résister à la double pression de la baisse de ses exportations et de sa demande de consommation intérieure ? Ne pourrait-elle devenir l’épicentre d’une future crise économique mondiale ? Plus généralement, la réduction du pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes due à l’inflation, la chute de la demande de consommation sur fond d’inégalités massives pourrait conduire à une récession. Des répercussions sur la baisse du niveau de l’investissement pourraient s’ensuivre alors même que les besoins pour la transition écologique sont immenses.

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