Pap Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse
Dès leurs débuts il y a vingt-cinq ans, les Rendez-vous de l’histoire se sont placés au carrefour créatif et convivial de la recherche, de l’enseignement et des publics de tous âges.
Ce lieu de rencontre prolonge la mission de l’école, elle qui permet aux élèves de comprendre qu’ils vivent dans un monde façonné, négocié, déchiré, reconstruit, par des générations successives – que leurs propres actions peuvent à leur tour changer.
Ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse venu à cette fonction via un parcours d’historien, je suis très reconnaissant envers un événement qui contribue de tant de manières à parler d’histoire aux élèves, à leurs professeurs et à toute la société. Comme chaque année, le programme des conférences, débats, cafés historiques, expositions, spectacles, projections, salon du livre, est exemplaire du dialogue fécond qui peut se nouer entre l’histoire, les sciences sociales, l’économie, la philosophie, le droit, la littérature, les arts…
Le festival a accompagné ma carrière et je lui dois des étapes essentielles de la reconnaissance de mon travail, depuis le prix Jean-Michel Gaillard en 2008 pour La condition noire jusqu’à l’invitation à présider le Salon du livre du festival l’an dernier, alors que j’étais directeur général du Palais de la Porte-Dorée. Les Rendez-vous m’ont permis de parler de questions sensibles relatives au racisme et aux discriminations, aux États-Unis et en France, qui m’occupent comme chercheur et comme citoyen. Ces questions, que j’ai abordées en tant qu’historien, je crois profondément que pour les surmonter il faut d’abord les dire et les décrire.
C’est ce que font les historiens, au rythme lent de la recherche et de la confrontation des sources : l’étude des changements des sociétés dans le temps. La prise en compte du temps nous suggère de résister aux discours inhibants selon lesquels le monde des humains serait immuable, voire toujours pire. Elle est essentielle face aux changements climatiques, source majeure d’angoisse pour la jeunesse, qui appellent pourtant chacun de nous à s’inscrire dans le tissu du temps. L’histoire est nécessaire, aux plus jeunes en particulier, pour qu’ils puissent envisager la possibilité d’agir et de réparer.
Bon anniversaire aux Rendez-vous de l’histoire !
Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse