3 questions à Isabelle Autissier
Quel type d'histoire(s) lisez-vous ? La littérature et l'histoire ont-elles joué un rôle dans votre vocation ?
Je ne suis pas historienne, je lis peu de livres d’Histoire, excepté dans le cadre de recherches pour l’écriture de mes ouvrages, ce fut le cas pour Le naufrage de Venise. Je lis également beaucoup d’Histoire à travers les romans, en préparation de mes voyages, comme la trilogie de Jón Kalman Stefánsson. L’histoire maritime, des marins, des techniques de navigation m’a toujours intéressée. La mer n’a pas changé, c’est l’approche humaine de la mer qui a évolué. La lecture de livre d’Histoire fait partie du travail de documentation en amont du travail d’écriture. Quand j’écris sur les Kerguelen par exemple, je lis des ouvrages d’histoire sur les Kerguelen.
La mer est-elle pour vous un lieu de solitude ou de rencontre ?
Les deux, car on fait tout avec la mer. Elle compose la majeure partie de notre planète, c’est ce qui la distingue des autres corps célestes. J’ai pratiqué la mer en solitaire : c’est une émotion très forte, cela permet de se projeter seul dans une situation. Mais lorsque l’on est seul quelque part, on a toujours les autres en ligne de mire. La mer est aussi un lieu de sociabilité, la vie d’équipage, on vit jour et nuit avec les mêmes personnes. Tout cela développe des choses intéressantes du point de vue des relations humaines et de notre positionnement vis-à-vis de ces dernières.
Comment est né votre engagement en faveur de l’environnement ?
Je suis une scientifique à la base, j’ai commencé dans les années 1980 à travailler comme ingénieure halieute, et je me suis vite rendu compte des problèmes liés à l’environnement dans le monde de la pêche. Ce n’est pas une opinion, ni un parti pris, c’est une réalité physique et biologique, car le travail scientifique s’appuie sur des données. Mon engagement s’est poursuivi avec la course au large. Puis, j’ai décidé d’y consacrer plus de temps compte tenu de l’urgence de la situation.