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Octobre 1917: du point de vue de Lénine à la réception de la révolution russe en France

Carte blanche aux éditions La Fabrique, aux Éditions Le Temps des Cerises et à la Librairie Envie de Lire

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La Révolution d'Octobre ne peut plus être lue avec le prisme conspirationniste ou totalitaire imputant l'ensemble des puissants mouvements sociaux au cercle étroit des dirigeants bolcheviks considérés comme des marionnettistes tout-puissants. C'est un phénomène de masse impliquant des acteurs nombreux et pluriels, agissant avec leurs préoccupations propres et une indéniable autonomie.

Pour autant, Lénine tient une place singulière dans ce processus : il en est un protagoniste de tout premier plan. N'écrit-il pas, en septembre 1917, contre l'avis de nombreux dirigeants bolcheviks, au comité central et aux comités de Petrograd et de Moscou du POSDR que le moment est venu : « les bolcheviks doivent prendre le pouvoir » ?

Aussi, en nous centrant sur Lénine en Octobre, on entend revenir sur le principal « artiste » de l'insurrection communiste – l'image, de Marx et Engels, est alors reprise par Lénine dans ses adjurations aux bolcheviks pour qu'ils s'engagent dans cet « art de l'insurrection ».

Dans le temps très court de ce mois d'octobre russe, on considérera ainsi le rôle de Lénine et les principes qui guident son action pour conquérir le pouvoir, le conserver et commencer la "transformation socialiste" de la Russie.

Nous nous intéresserons également à la réception de la révolution d'Octobre en France. Si la presse française avait d’abord salué la Révolution de Février, Octobre est présenté comme l’avènement de « La Commune à Petrograd », résultat du « coup d’État des soviets » mais surtout du « complot de l’Allemagne ». Journalistes, princesses ou précepteurs ayant quitté précipitamment la Russie rouge ne diront ensuite pas autre chose : « au lieu du peuple rédempteur, une plèbe délirante ; au lieu de l’arcadie démocratique, une nuit de Walpurgis communiste ». Bien avant l’apparition du terme de totalitarisme, c’est une histoire à charge qui commence à s’écrire en France. Cette tradition s’imposera de nouveau après la chute de l’URSS, avec Le Passé d’une illusion de François Furet (1995) puis Le Livre noir du communisme (1997).

Pourtant, parmi les premiers communistes français qui avaient côtoyé Lénine et Trotski au Kremlin aux temps héroïques on trouve Victor Serge et Boris Souvarine, pionniers de l’histoire de la révolution et du bolchevisme en France. Le Parti communiste français, comptant après 1945 des dizaines de milliers de militants et des millions d’électeurs, avait été créé en 1920 justement pour suivre l’exemple des bolcheviks russes. Et, chaque année, le PCF célébrait la « Révolution socialiste d’Octobre ». En 1968, la Sorbonne était ornée de portraits de Lénine alors qu’on redécouvrait Nestor Makhno...

Comment un tel balancement, entre engouement, dénigrement et effacement, a-t-il été possible ? Pour le comprendre, il faut suivre les lectures et les représentations données de l’événement en France depuis 1917 jusqu’aujourd’hui.

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