Ingénieux XVIe siècle, Inventions ou innovations : du projet à la réalisation
Carte blanche au laboratoire FRAMESPA, université Toulouse-Jean Jaurès
Au cours du XVIe siècle, la confrontation entre Turcs et Chrétiens a alimenté l’esprit d’invention et d’innovation, ce dont témoignent indéniablement les sources officielles ou plus secrètes.
À cette époque, à Venise, la créativité semble pratiquement institutionnalisée comme en attestent les registres de différents Conseils dans lesquels sont mentionnées diverses inventions ou innovations. D’après ces documents d’archive et d’autres témoignages de la première moitié du XVIe siècle, il devient possible de suivre certains cas concrets d’inventions ou d’innovations ingénieuses, dont la quinquérème de Vettor Fausto, depuis la présentation du projet devant les autorités vénitiennes et de sa réception par ces dernières, en passant par les différents contrôles et essais suivis par des spécialistes de l’époque remplissant en cela la fonction d’experts, jusqu’à l’adoption finale de l’invention par les forces armées de Venise et en particulier la marine.
À côté de ce processus qui pouvait se révéler parfois bien long en raison des multiples étapes à surmonter, d’autres inventions ou innovations ont vu le jour dans le feu de l’action. Se passant des longs contrôles ou autres vérifications minutieuses, les inventeurs se retrouvent être eux-mêmes les acteurs des événements et ainsi peuvent directement expérimenter leurs idées ou intuitions sur le terrain. Le XVIe siècle offre de beaux exemples de ces pratiques dictées par l’urgence des circonstances, contraignant les adversaires à rivaliser d’ingéniosité pour l’emporter. Leurs affrontements se transforment ainsi parfois en une escalade d’inventivité pour contrer sans délai l’ennemi et trouver le moyen de le dépasser en inventant une réplique encore plus ingénieuse.
