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De Nanterre à Calais : bidonvilles et crises migratoires 

Proposée par Mouvement social.

L’objet de cette table-ronde est de réfléchir, à travers une confrontation entre passé et présent, sur ce que représente, dans les sociétés d’immigration comme celle de la France, la multiplication des formes d’habitat précaire, « bidonvilles », campements et autres sous-urbanisations du provisoire. L’actualité invite à associer le développement de ces zones urbaines marginales à une situation de « crise migratoire », ce qui renvoie à l’idée d’un « excès d’immigrés », voire d’une « immigration sauvage ». D’un côté, les occupants sont des migrants « indésirables », Roms d’Europe de l’est ou réfugiés de Calais cherchant à gagner le Royaume-Uni, de l’autre les agglomérations dans lesquels ils vivent sont considérées comme insupportables et la puissance publique se devrait de les détruire.

 Comment expliquer ce phénomène de prolifération des bidonvilles ou des campements, quelles réactions engendre-t-il dans la société environnante et quels sont les enjeux qui président aux politiques de destruction ?

Ces questions se sont posées dans le passé en Europe, lors des crises de réfugiés du XXe siècle, mais très spécifiquement, elle a fait partie des problèmes d’immigration et d’urbanisme dans la France des années 1960-1970. Le contexte, celui de la croissance dite des « Trente glorieuses » était alors bien différent, les réfugiés étaient peu nombreux, mais les bidonvilles regroupaient plus de 70 000 personnes, dans des agglomérations parfois géantes (15 000 Portugais à Champigny). Presque tous les habitants étaient des travailleurs immigrés, seuls ou avec leur famille, Algériens et Portugais surtout. Si leur installation était illégale, leur présence était en théorie légitime. Plusieurs plans de résorption se sont succédé, qui ont finalement eu raison des bidonvilles à la fin des années 1970. Comment interpréter ce résultat ? Quelle mémoire, voire quel héritage pour ce qui se joue aujourd’hui ?

 

            Pour échanger autour de ces questions, la table-ronde réunit trois historien(ne)s et un ethnologue. D’un côté Philippe Rygiel, historien reconnu des migrations, qui a dirigé en 2008 un numéro spécial sur les « Réfugié(e)s »  dans la revue Le Mouvement social, initiatrice de cette table-ronde, de l’autre, deux spécialistes de l’histoire des bidonvilles des trente glorieuses, Muriel Cohen dont la thèse récente porte sur l’habitat des Algériens en région parisienne et qui connaît très bien les bidonvilles de Nanterre, et Marie-Christine Volovitch-Tavares, dont les travaux sur l’immigration portugaise font autorité et auteure d’un livre sur le bidonville de Champigny. Pour réagir face au passé et évoquer le temps présent des bidonvilles et des réfugiés, comme les enjeux à venir autour de l’habitat précaire, l’anthropologue Michel Agier, un des chercheurs les plus en vue dans ce domaine, auteur de nombreux ouvrages et animateur du débat public, apportera sa contribution. Marie-Claude Blanc-Chaléard,  historienne des migrations et auteure d’un livre sur les résorptions des bidonvilles des années 1960, tiendra le rôle de modératrice.

 

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De Nanterre à Calais : bidonvilles et crises migratoires
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