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Calmette et Yersin, Chasseurs de microbes en Indochine

Qui ne connait Pasteur ? Ses travaux sur la dissymétrie moléculaire, les fermentations, la génération dite spontanée, le rôle des microbes dans les maladies infectieuses et les vaccins, surtout contre la rage, en ont fait une icône. Mais on connaît moins ses « lieutenants », dont certains ont parcouru le monde. Parmi ces derniers, Albert Calmette et Alexandre Yersin, qui ont fait rayonner l’œuvre pasteurienne en Asie.

Calmette est né en 1863. Devenu médecin de la Marine il est d’abord affecté  en Mer de Chine, où il participe à la guerre franco-chinoise, puis se retrouve au Gabon, et à St Pierre et Miquelon. Après son retour, en1890, il suit le cours de microbiologie de l’Institut Pasteur. C'est alors que Pasteur lui offre de créer à Saigon un laboratoire pour la préparation de vaccins. Vaccinant à tour de bras, il fait pratiquement disparaître la variole d’Indochine et protège des milliers de personnes contre la rage. En véritable pionnier, il édifie le premier Institut Pasteur Outre-mer.

Rentré en France en 1893 il crée un nouvel Institut Pasteur à Lille. C’est là qu’il débute, avec Camille Guérin, les travaux sur la tuberculose qui conduiront à l’élaboration du BCG.

Né en 1863 en Suisse, dans le Canton de Vaud, Yersin arrive à Paris en 1885. Il y fait la rencontre d’Émile Roux, le bras droit de Pasteur, avec qui il découvre en 1888 que le bacille de la diphtérie sécrète un poison, la toxine diphtérique. Découverte capitale qui devait conduire à la sérothérapie puis à la vaccination contre la diphtérie.

Yersin ressent alors une irrésistible attirance à découvrir des pays lointains. « Ce n’est pas vivre que de ne pas bouger », écrit-il à sa mère. En septembre 1890, il s'engage comme médecin de bord de la Compagnie des Messageries maritimes en Extrême-Orient.

Une vie extraordinaire commence alors pour lui. Longeant la côte d’Annam, la superbe baie de Nha Trang, il est fasciné. Il brule d’explorer l’intérieur et se lance… De 1892 à 1894, il conduit trois expéditions et réalise la première traversée de la chaîne annamitique. En vrai aventurier, il affronte tous les dangers : les montagnes escarpées, les tigres, l’hostilité des tribus (il sera même blessé).

Cependant, alors que la peste s'est propagée dans le Sud de la Chine, menaçant le Tonkin, le Gouvernement français demande à Yersin d’étudier l'épidémie. Celui-ci choisit de rejoindre Hong Kong. Il y débarque le 15 juin 1894. Bien que confronté à la concurrence déloyale d’une mission japonaise soutenue par les autorités britanniques, il isole en une semaine le bacille de la peste, maintenant nommé Yersinia pestis. Un sérum antipesteux préparé à l’Institut Pasteur lui permet d’être le premier dans l’histoire à sauver des pestiférés à l’article de la mort.

Après cette découverte majeure Yersin s’enracine dans cette Indochine qu’il aime et y crée un nouvel Institut Pasteur à Nha-Trang.

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